Ambroisie à feuilles d’armoise
L’ambroisie : un envahisseur venu d’ailleurs…
L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante envahissante originaire d’Amérique du Nord. Elle s’étend des Etats Unis au Canada où elle est d’ailleurs nommée petite herbe à poux. Elle a été introduite en Europe vers 1860 dans les jardins botaniques et prolifère depuis, inexorablement. Ensuite, elle a contaminé les semences agricoles en provenance de ces pays pour envahir de nouvelles régions…
En tant que paysagiste sur Bordeaux métropole, Arcachon et Libourne, nous n’avons pu que constater la prolifération ahurissante de cette plante. Les problèmes d’allergies sont de plus en plus présents dans la population, et donc chez nos clients, nous ne manquons donc pas de vous sensibiliser à ce phénomène…
Pouvoir allergisant
Bien que non toxique pour l’homme ou l’animal, l’ambroisie, ou plutôt son pollen, a un très fort pouvoir allergisant. La région la plus touchée en France est L’Auvergne et Rhône-Alpes. La population souffrant de troubles allergiques y aurait doublé en 12 ans. De même, selon le réseau national de surveillance aérobiologique, jusqu’à 21% de cette population exposée au pollen de l’ambroisie aurait développé une allergie. Sa propagation n’est donc pas à prendre à la légère.
On sait aussi que la région Lyonnaise est fortement polluée et il semble que l’augmentation du taux de dioxyde de carbone de l’air favorise la production de pollen. Par ailleurs, les particules fines de diesel, mêlées au pollen, ont une action stimulante sur la production d’immunoglobulines et de cytokines, acteurs du processus allergique.
En ce qui concerne la région Nouvelle Aquitaine, le front de colonisation de l’ambroisie intervient plutôt du Nord vers le Sud, il est donc important de savoir la reconnaître et lutter contre cet envahisseur qui peut rendre le quotidien des personnes y étant sensible particulièrement pénible. Le journal Sud-Ouest titrait d’ailleurs déjà un article en Mai 2015…
Comment reconnaître l’ambroisie
L’ambroisie peut de développer jusqu’à 800 mètres d’altitude et colonise tous les milieux. Des bordures des champs jusqu’aux ronds-points en passant par les cultures agricoles, sa propagation est très inquiétante.
Elle est très robuste et peut mesurer jusqu’à 2 mètres de hauteur. Ses feuilles, de couleur vert foncé, sont profondément découpées. Sa tige est velue, striée et verte à rougeâtre en juillet. Son port est buissonnant et ses fleurs, jaunes à vertes, se présentent en grappes ressemblant à des chandelles à l’extrémité de la tige. Elles fleurissent en général à partir du 15 Août.
Elle est dite monoïque, ce qui veut dire qu’elle présente les deux sexes sur la même plante. Ce qui explique sa facilité de reproduction. Les fleurs éclosent de juillet à septembre et c’est leur pollen, disséminé par le vent, qui peut causer des allergies.
Plan de lutte
Vous l’aurez compris, l’ambroisie à feuille d’armoise ne s’arrêtera pas de coloniser notre territoire. Il est donc essentiel d’agir pour l’enrayer. Cependant, les moyens sont peu nombreux, il faut qu’ils soient efficaces !
Elle commence tout juste à être utilisée en phytoremédiation car elle posséderait une capacité à fixer le plomb. Elle pourrait donc être utilisée à des fins dépolluantes sur des sols chargés de métaux lourds.
Pour l’instant, la meilleure stratégie d’éradication de cette plante consiste à intervenir avant la floraison, et donc la dissémination des pollens.
Certaines communes organisent des campagnes d’arrachage, vous pouvez donc vous renseigner auprès de votre mairie. Vous pouvez également, à titre personnel, les arracher lorsque vous en voyez. Il suffit de tirer sur la tige car la plante n’est ancrée dans le sol que par une simple racine pivot.
Pour empêcher que la plante ne pousse, il suffit de semer de l’herbe et de la laisser pousser à une hauteur et densité suffisante. Les jachères fleuries ne sont donc pas infestées, de même que les prés où l’on fane.
Enfin, il ne faut surtout pas utiliser d’herbicide car l’ambroisie a montré des capacités d’adaptation importantes. Non seulement le produit est extrêmement toxique pour le milieu naturel mais en plus il est inefficace car la plante développe une très importante résistance.
En revanche, on peut utiliser un dévitalisant qui va, lui, faire mourir le système racinaire de l’ambroisie.
La législation
Depuis quelques années, le nombre de personnes allergiques ne cesse de progresser en lien avec la pollution sans cesse croissante. Le fait de lutter contre des allergènes potentiels fait partie des enjeux de santé publique.
La loi n° 2016 – 41 du 26 Janvier 2016 de modernisation de notre système de santé contient d’ailleurs un chapitre sur la lutte contre les espèces végétales et animales nuisibles à la santé de l’homme dans le Code la Santé Publique.
Le décret n°2017-645 du 26 Avril 2017 relatif à la lutte contre l’ambroisie à feuilles d’armoise, l’ambroisie trifide et l’ambroisie à épis lisses définit les mesures à prendre pour prévenir leur apparition ou lutter contre leur prolifération.
Mentionnons également que la lutte contre ce végétal est également inscrite dans le 3ème plan national santé-environnement.
L’éradication de l’ambroisie est une lutte constante car elle se reproduit et se dissémine facilement. Il est important que chacun prenne conscience que ce genre de prolifération végétale ne fera que croître. Elle sera également boostée par le réchauffement climatique et autre pollution atmosphérique galopante. Sur le site www.ambroisie.info, vous pourrez d’ailleurs découvrir une vidéo documentaire de l’Observatoire des ambroisies qui présente bien la plante et les moyens de lutte. Vous pourrez également y trouver des fiches techniques très détaillées.