Compost : bientôt obligatoire, tout savoir et comment faire
Le compostage, cet acte écologique par excellence, devient une obligation à partir de Janvier 2024. Que vous possédiez un espace extérieur ou que vous logiez dans un appartement avec ou sans balcon, vous allez devoir valoriser vos déchets organiques. Pourquoi composter, quels sont les bénéfices de cette nouvelle obligation et comment la mettre en place chez vous ; Concept Paysager vous répond.
Quels sont les bénéfices de cette nouvelle obligation de compostage obligatoire ?
Premier bénéfice du compostage généralisé : La valorisation des déchets alimentairesExtrait de la loi anti-gaspillage de février 2020 / source : ecologie.gouv.fr
L’obligation de valoriser les biodéchets a pour but de répondre à la loi anti-gaspillage adoptée en février 2020. Cette loi englobe de nombreuses résolutions dont par exemple, l’obligation pour les grossistes de donner les invendus alimentaires, l’impression non systématique des tickets de caisse et la suppression des emballages jetables dans les fast food.
Premier bénéfice du compostage généralisé : la valorisation des déchets alimentaires
Pour commencer, prenez le temps de réfléchir à vos besoins et vos envies en vous posant quelques questions. Cela permettra de définir des critères pour mieux orienter vos recherches.
Second bénéfice : L’enrichissement des sols grâce à la production d’engrais naturel
Le compost est une source naturelle de nutriments essentiels pour les cultures. Il ressemble à un terreau sombre et fin. Son utilisation a de multiples avantages dont la réduction des besoins en engrais chimiques.
Le compost améliore par ailleurs la rétention d’eau du sol, ce qui peut être particulièrement bénéfique dans les régions sujettes à la sécheresse ou durant l’été. Il a d’autre part, la faculté d’aérer votre terre au fur et à mesure de sa décomposition.
Autre bénéficie : La création d’énergie renouvelable
Le compost peut également, grâce à un procédé de méthanisation, être transformé en biogaz, pour produire de l’énergie qui peut être utilisée localement, injectée dans les réseaux de la ville ou encore en tant que carburant.
La valorisation des biodéchets possède donc des avantages significatifs.
Comment, en tant que particulier, répondre à cette obligation dès janvier 2024 ?
Ce sont les collectivités locales qui doivent mettre des moyens à disposition des citoyens
Exemple de compost commun d’ores et déjà à disposition à Bordeaux / source : bordeaux.fr
Ce sont donc les mairies qui vont mettre en place des solutions pour vous permettre de trier vos déchets organiques. Elles pourront, vous proposer soit :
- une solution de compostage individuel : en vous fournissant un bac à compost à installer chez vous ;
- une solution de compostage partagée : si vous habitez dans un immeuble par exemple, l’ensemble des logements pourront regrouper leurs déchets dans des contenants spécifiques ;
- de la collecte en apport volontaire : en mettant à disposition dans des endroits stratégiques des points de collecte (comme pour le verre) ;
- de la collecte en porte à porte : qui reviendrait à vous fournir un bac ou sac de tri spécial pour vos déchets verts (comme le bac de tri sélectif).
Nous vous encourageons donc à vous rapprocher de vos mairies pour savoir quelle solution votre commune a choisi. Car oui, chaque commune fait ses propres choix à ce sujet. Pas sûr donc, que dès janvier 2024, tout soit opérationnel. Néanmoins, de nombreuses communes ont déjà mis en place des solutions, peut-être avez-vous déjà aperçu des affiches qui parlent de solution de compostage à venir récupérer en mairie.
En fonction des moyens mis à votre disposition, le compost créé pourra être utilisé par vous, par des agriculteurs locaux ou en tant qu’énergie.
Quels sont les biodéchets à trier ?
Attention, en fonction des solutions mises en place dans vos communes, des indications spécifiques pourront être apportées / image source : inbw.be
Peuvent être intégrés dans un compost, tous les “biodéchets” qui, selon la définition de l’article L. 541-1-1 du code de l’environnement, représentent les « déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires ».
Composteur au jardin, comment faire ?
Commençons par rappeler ce qu’est le compostage. Le compostage est un processus naturel de décomposition des déchets organiques en un amendement riche en nutriments pour le sol. Il s’agit d’un cycle naturel qui se produit dans la nature, mais il peut également être contrôlé et accéléré par l’homme.
Même si la nature fait le gros du travail (notamment grâce aux vers de terre présents dans le compost et l’ensemble de l’écosystème qui s’y crée), produire un bon compost nécessite de respecter quelques principes.
Il est préférable d’avoir un compost équilibré
Pour un compost optimal, il est important de maintenir un équilibre entre :
- les matières vertes (déchets de cuisine, tontes de gazon) qui apportent de l’azote et ;
- les matières brunes (feuilles mortes, tiges sèches, journaux non traités) qui apportent du carbone.
En général, on vise un rapport de deux à trois parts de matières brunes pour une part de matières vertes. Cet équilibre permet de favoriser la décomposition des déchets et d’éviter les odeurs désagréables. Vous pouvez remplir votre compost de manière régulière.
En ce qui concerne la tonte de gazon fraîche, il est préférable de l’étaler en fine couche (de cinq cm à dix cm d’épaisseur environ) afin d’éviter un effet de compaction. De manière générale, pour faciliter le processus de compostage, il est recommandé de déposer des biodéchets de petite taille.
Vous pouvez garder un seau (en recouvrant son fond à l’aide de feuilles de journal par exemple pour absorber l’humidité) afin de stocker de manière transitoire les épluchures, les restes de repas et autres petits déchets organiques.
Prévenir tout risque de contamination
Afin d’obtenir un compost de qualité, sans pathogènes qui pourraient nuire à la croissance des plantes, réduire la qualité et la quantité de la récolte, rendre les cultures impropres à la consommation et polluer le sol, il est préférable de veiller à :
- Ajouter avec parcimonie les déchets de viande, de poisson, de produits laitiers et d’huiles, car ils peuvent attirer des nuisibles et provoquer des odeurs désagréables ;
- Ne pas intégrer de plantes malades (comme un plant de tomate atteint de mildiou par exemple), afin que ces maladies ne se propagent pas dans l’ensemble du terreau ;
- Ne pas inclure d’excréments d’animaux domestiques qui peuvent introduire des parasites et pathogènes ;
- Ne pas introduire de produits toxiques ou chimiques et éviter les cendres de bois à l’excès, car elles contiennent des métaux lourds, en particulier si le bois a été traité.
Petites astuces pour ne pas attirer les nuisibles : Utiliser un composteur avec un couvercle hermétique ou penser à ajouter une couche de matières brunes pour recouvrir les matières vertes afin de masquer les odeurs.
Faire respirer le compost
L’aération est essentielle pour que le compostage fonctionne efficacement. L’oxygène favorise la croissance des micro-organismes responsables de la décomposition. Vous pouvez retourner le compost régulièrement (au moins une fois par mois) ou utiliser un composteur aéré pour assurer une bonne circulation de l’air.
Maintenir un niveau d’humidité
Le compost doit rester humide, mais pas détrempé. Il doit avoir la consistance d’une éponge essorée. L’humidité est cruciale pour la décomposition, car elle permet aux micro-organismes de vivre, de se déplacer et de se nourrir.
Laisser la nature travailler
Le processus de compostage peut prendre de quelques mois à plus d’un an, selon les conditions et les matières premières utilisées.
En effet, la chaleur générée dans un compost de petite taille va accélérer le processus de décomposition (et éviter la formation de mauvaises herbes et de pathogènes), tout comme le fait de limiter la quantité de matières à décomposition lente comme les branchages.
Lorsque le compost est prêt, il aura une texture semblable à celle d’un terreau noir, une odeur terreuse agréable et les matériaux d’origine ne seront plus reconnaissables.
Vous pouvez également effectuer un simple test de maturité en plaçant une poignée de compost dans un sachet en plastique hermétique pendant quelques jours. Si le sac ne gonfle pas, cela signifie que la décomposition est terminée, le compost est prêt à être utilisé.
Attention, l’utilisation d’un compost trop frais peut causer des dommages aux racines des plantes en entraînant un stress et des problèmes de croissance. Par ailleurs, un compost frais peut contenir des graines de mauvaises herbes qui n’ont pas été totalement détruites et dégager des odeurs désagréables.
Si vous commencez tout juste votre potager d’automne, il faudra donc patienter pour utiliser votre compost en tant qu’engrais pour le printemps prochain.
Il ne vous reste plus qu’à commencer le tri de vos biodéchets et patienter pour pouvoir incorporer le résultat de vos efforts dans la terre de votre potager, dans vos lits de fleurs, ou encore sur votre pelouse ou dans vos pots de plantes d’intérieur. Vous participerez ainsi à une meilleure gestion des déchets verts tout en profitant de ses nombreux avantages. L’équipe de Concept Paysager se tient à votre disposition pour tout conseil pour votre espace extérieur.
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